Maud Fontenoy aux Marquises

Maud Fontenoy aux Marquises

Maud Fontenoy aux Marquises

PAPEETE, Polynésie française, 27 mars 2005 (Reuters) – La jeune rameuse française Maud Fontenoy est arrivée samedi matin à Hiva Oa, dans le groupe sud des îles Marquises, après avoir traversé à la rame près de la moitié du Pacifique et passé 72 jours en mer. Elle a réussi à joindre le Pérou et la Polynésie française à bord de sa petite embarcation Océor, ce qui est une première.
Cette demi-traversée du Pacifique représente environ 7.000 km d’efforts en solitaire, mais le périple s’est déroulé dans de très bonnes conditions puisque Maud Fontenoy est arrivée avec un mois d’avance sur son calendrier.
C’est sur l’île d’Hiva Oa que reposent Paul Gauguin et Jacques Brel.

Carnet de bord, 23 mars 2005 – Trève

Ce midi, petite discussion avec l’océan. Nous avons conclu une trêve. De combien d’heures, de jours… je ne sais pas mais je vois néanmoins d’un bon oeil le répit accordé (…) Je regarde la carte. La civilisation semble maintenant si proche. Je vise un petit point ocre sur un fond bleu, île bien connue d’Hiva Oa. Je fredonne déjà des airs de Brel en rêvant aux toiles de Gauguin.

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Jacques Brel - Aux Marquises
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Paul Gauguin - Mahana

Paul Gauguin – Mahana

Le rire est dans le cœur
Le mot dans le regard
Le cœur est voyageur
L’avenir est au hasard
Et passent des cocotiers
Qui écrivent des chants d’amour
Que les sœurs d’alentour
Ignorent d’ignorer
Les pirogues s’en vont
Les pirogues s’en viennent
Et mes souvenirs deviennent
Ce que les vieux en font
Veux tu que je dise
Gémir n’est pas de mise
…Aux Marquises…
(Jacques Brel – les Marquises)

Carnet de bord, 27 mars 2005 – Terre, terre !

maud-fontenoy-arriveeJe me retourne encore une fois timidement… Ca y est, je la vois ! Une étouffante émotion m’envahit aussitôt. Là, devant moi, à portée de mes avirons, derrière un léger voile blanc de condensation, un trait de crayon presqu’invisible se dessine. Je suis comme un enfant la veille de Noël et trépigne d’impatience devant cette forme bleutée qui se distingue peu à peu du ciel. Le soleil tombe lascivement jusqu’à l’océan. Tout se colorie d’orange et de rouge. Une nouvelle terre dorée semble être en train de naître sous mes yeux ébahis. Je dévore des yeux cette île miraculée qui s’ourle complètement de rose…

Bravo Maud, et merci pour tout ce rêve…