Petit papa Noël

Comme à son habitude, le vieux bonhomme barbu vêtu de rouge a débuté sa tournée un peu en avance, en passant à l’école juste avant les vacances.
Le retour du Père Noël

Le retour du Père Noël

Voilà des années que je me déguise en père Noël à l’approche des fêtes, c’est presque devenu un rituel. En famille, pour divertir petits et grands à l’occasion du réveillon (et parfois déborder dans une tournée improvisée des maisons du village). Avec des amis, pour faire la tournée des bars dans les rues de Grenoble (c’est comme ça que j’avais découvert l’incroyable popularité du vieux bonhomme). Ou encore à l’école, puisque chaque année quelqu’un doit se dévouer pour endosser le costume rouge et blanc – et porter la barbe qui gratte.

Dans les couloirs de l’école, entre adultes devant les enfants, le nom de code donné au père Noël est “le ramoneur”. La matinée est assez éprouvante, puisqu’il fait très chaud sous le costume, que je dois courber le dos et faire oublier que je mesure 1,90m, que mes collègues prennent un malin plaisir à organiser d’interminables séances photos, que je dois distribuer des papillotes à tous les gamins et que les p’tits malins de cinq ans cherchent à savoir par tous les moyens qui est là déguisé ! Ah ça non, je n’ai pas un métier facile.

Mais je dois aussi reconnaître que je m’amuse aussi beaucoup.

Tout est dans le regard...

Tout est dans le regard de Jade…

Déjà, je suis content d’être celui qui offre à chaque enfant un livre en guise de cadeau. Pour nombre de familles des quartiers dans lesquels je travaille, c’est malheureusement un objet encore assez rare, et un cadeau qui ne fait pas le poids face aux jouets-gadgets des catalogues… J’ai aussi la chance de recevoir de magnifiques dessins faits par les enfants.

Et un dessin magnifique pour le Père Noël.

Et un magnifique dessin pour le Père Noël.

Et puis j’en profite pour régler gentiment mes comptes, en abusant de mon statut de père Noël, en demandant aux enfants s’ils ont été sages – tout en sachant très bien ceux qui n’ont pas pour habitude de l’être ! Je déforme leurs prénoms, je fais semblant de ne pas les voir quand ils viennent chercher leurs cadeaux, ou je leur fais répéter trois ou quatre fois en leur disant que je suis sourd…

Mais le moment le plus drôle de ma matinée s’est déroulé à l’ouverture vers 8h20, lorsqu’une maman – pas très futée – m’a aperçu entrer – pas encore déguisé !! – dans l’école, avec un gros sac à la main (qui contenait le costume). Le plus sérieusement du monde (par bêtise ou par provocation ?), elle a alors interpellé sa fille Inès en lui disant :
Tiens, regarde, le voilà le Père Noël…
J’ai essayé de lui faire comprendre discrètement de se taire, mais Inès est intervenue la première en répliquant avec tout l’aplomb de ses cinq ans :
Mais non, c’est pas le père Noël… c’est Cyril !

C’est réjouissant, la candeur de l’enfance… si loin de la bêtise des adultes !

2 réflexions sur “Petit papa Noël”

  1. Père Noël offre des livres oui encore !!!

    En cadeau une petite histoire, Cyril, tu la connais certainement. Pef a décliné toute une collection de ce Prince de Motordu. Quand je raconte ces histoires, les enfants sont hilares et les instits un peu moins, car ça embrouille un peu ceux qui apprennent à lire !

    Le prince de Motordu

    Dans la famille Motordu, on parle en mots tordus, c’est logique.
    Quelle catastrophe quand le tout jeune prince s’obstine à parler normalement… et à appeler son père «papa» au lieu de «tata». Ses parents, le duc et la comtesse, s’inquiètent. Heureusement, tout finit par s’arranger : en grandissant, le prince de Motordu détourne enfin les mots pour le plus grand bonheur de ses parents. Ainsi il vit dans un chapeau et garde un troupeau de boutons, mange des petits bois à s’en rendre salade et se promène dans les pois.
    C’est un prince joyeux et plein d’entrain.
    Sa vie change le jour où il tombe amoureux d’une jeune institutrice, la princesse Dézécolle. Celle-ci l’invite dans sa classe pour tenter de corriger sa façon de parler. Le prince de Motordu est plutôt doué et fait de rapides progrès. Mais alors la vie est bien moins drôle quand quatre et cinq ne font plus bœuf et que ses camarades de classe redeviennent de simples petites filles et petits garçons au lieu d’être des petites billes et des petits glaçons! Même la traîtresse s’en rend compte…
    C’est alors le début d’une longue histoire d’amour et de jeux de mots.

    La princesse Dézécolle est une jeune institutrice. Sa mission de pédagogue l’engage à apprendre au prince de Motordu à parler correctement.
    Mais elle se rend vite compte que la vie est beaucoup plus drôle en mots tordus. Elle se laisse alors séduire par le prince et par sa façon loufoque de parler. Commence alors une belle lisse poire d’amour qui donnera le jour au petit Nid-de-Koala et à la jolie Marie-Parlotte.

    La princesse Dézécolle et son mari vont concevoir ensemble de nombreux ouvrages à l’usage des petites billes et des petits glaçons pour qu’ils marchent droit à l’école : du livre de nattes en passant par les leçons de géoravie, sans oublier l’histoire, avec le Romain Jules Lézard et nos ancêtres les Gros-doigts. Heureusement qu’il y a les grandes balances pour se reposer! Toute la famille va alors sur la Botte d’Azur avec de la crème polaire dans les bagages pour éviter les fous de soleil. Ils mènent ensemble une vie pleine de péripéties, sous le signe de la tendresse et de l’humour.

    Plein de bonnes choses pour Cyril Dézécolle et sa princesse en cette fin d’année.

    eVa

  2. Depuis sa création ce blog génère bien peu de commentaires… mais j’avoue me passer fort bien des nullissimes messages du genre «trop bien ton blog, j’te kif à donf’, j’te mets un com’, viens voir mon skyblog !!».
    Merci eVa pour ce cadeau, et l’enthousiasme de tes messages, j’en redemande ! Motordu, oui, bien sûr, grand classique de la littérature enfantine, incontournable à l’école car apprendre à lire, c’est aussi trouver du plaisir à jouer avec les mots… Je te chouette donc de joyeuses têtes de poêle !