Le monde de demain

De “Sciences Frontières” à “Primevère”, retour sur deux rendez-vous pour reconsidérer le devenir de notre petite planète, dans lequel écologie et humanisme sont au cœur des priorités.

terre-monde-de-demain-754x400Festival Sciences Frontières (Marseille, 2 au 5 février 2006)

Festival Sciences Frontières 2006

Festival Sciences Frontières 2006

Ce festival se déroulait dans le magnifique cadre du palais du Pharo. Beaucoup d’invités prestigieux (scientifiques et personnalités des arts et du spectacle), mais un programme de conférences assez inégal et une animation des débats à revoir. Exemple flagrant avec la conférence Dimension parallèle réunissant Bernard Werber, Didier Van Cauwelaert, Boris Cyrulnik, Marc Jolivet : excusez du peu ! Malheureusement, en guise de conférence et d’une réflexion sur le monde de demain, nous avons eu droit à une discussion de comptoir improvisée, dans laquelle chacun livrait une anecdote à tour de rôle… Décevant, forcément, quand on réunit tant de culture, de science et d’humour sur une scène !

Concernant ce festival, voici l’oeil de Philou – venu avec Mathilde – sur les deux jours de conférences qui nous ont réunis :

La guerre c’est moche ! Le feu ça brûle ! L’eau ça mouille ! Ces quelques affirmations pourrait suffire à résumer (de mon point de vue), le festival « Sciences Frontières » qui se déroulait du 2 au 5 février 2006 à Marseille. Ce dernier était servi par une animatrice titulaire et une stagiaire qui, par la grâce de leur prestation d’intervieweuse, réussissèrent presque à transformer les exposés en un spectacle comique. A défaut d’être subjugué, on a pu au moins bien se divertir.

Aussi dans cet océan de banalités débitées par les différents conférenciers ont surnagé quelques propos bien sentis sur notre monde désenchanté…
– Propos du “mahatma” Pierre Rabhi que nous aurions dû entendre si nous avions pu décaler notre départ, snif !
– Propos de Philippe Desbrosses, porte parole du lobby “Objectif Bio 2007” faisant la promotion de l’agriculture biologique, invitant les citoyens à devenir acteur du changement par leur consommation ;
– Propos de Corinne Lepage (ex-ministre de l’environnement) annonçant la mise en responsabilité de l’entreprise TOTAL dans la catastrophe de l’Erika ;
– Propos surtout de Patrick Baronnet, écologiste décroissant de la première heure présentant ses réalisations en matière d’autonomie énergétique, d’auto-construction et d’indépendance générale au système marchand…

[Remarque : ce dernier a tellement marqué nos esprits que je lui ai consacré un article à part entière.]

@ lire sur ce site : Ma maison est écologique

Le père Philou a simplement oublié de parler du super tracteur écolo du futur qui fonctionne grâce à une antenne relais par satellite… de notre copain Aquarium… Et puis de dire que Jacques Salomé était là lui aussi. Bon c’est vrai, surtout pour se montrer et vendre ses bouquins dédicacés !

En guise de conclusion : du très bon, et du très con… Beaucoup d’efforts accomplis pour réunir des personnalités, (malheureusement pas toutes au niveau de l’importance des débats), nombre d’initiatives et d’informations intéressantes sur l’environnement en marge des conférences. Si toutes les initiatives qui permettent d’informer le grand public sur l’état d’urgence de la planète sont à soutenir et à encourager, je conseille juste aux organisateurs de faire le tri dans les intervenants et d’embaucher de vrais animateurs de débat (c’est un métier !). Pour ma part, j’irai tout de même sûrement faire un petit tour en curieux au Pharo pour la prochaine édition… je serai sur place

Primevère, 20° salon-rencontres de l’écologie et des alternatives (Lyon, du 3 au 5 mars 2006)

Salon Primevère 2006

Salon Primevère 2006

Plus imposant que Sciences Frontières, le salon Primevère accueillait (en 2006) 400 stands dont 150 associations et 120 producteurs bio. 120 conférences, animations et expositions étaient également programmés sur les trois jours.

C’était ma première incursion dans ce rendez-vous incontournable de tous les acteurs de l’écologie et des alternatives. Que d’idées, que d’énergies réunies ! Petit bilan personnel de pauses marquantes, à l’occasion d’échanges et de lectures.

J’ai trouvé des amis :
– Les responsables de L’âge de faire, le fameux journal de l’écologie active dont je suis coopérateur ;
– Les jeunes responsables de l’association Graine de j@rdin, qui font la promotion du jardinage biologique en aidant les jardiniers à concrétiser leur passion même sur de petite surface : bord de fenêtre, balcon, cour d’immeuble ou petit potager de pleine terre. J’ai reçu un pack de cinq sachets de graines bio pour mon anniversaire, je vous donnerai bientôt des nouvelles de mes graines en vous racontant mon “retour à la terre” !

J’ai découvert des initiatives très intéressantes, à expérimenter :
– le Lombricompostage (ou vermicompostage) : des vers qui mangent les déchets organiques, et permettent de récupérer un compost naturel d’une qualité exceptionnelle…
– les SEL – Systèmes d’échanges locaux, des groupes de personnes qui pratiquent l’échange multilatéral de biens, de services, et de savoirs. En bref, de l’économie solidaire non-marchande…
– les Toilettes sèches ! Elles n’utilisent pas d’eau et pas de produits chimiques, mais de la litière sèche carbonée (sciure de bois, copeaux, paille ou foin séché et broyé). C’est simple, propre et sans odeur… et puis ça fournit un super compost pour le jardin !

J’ai développé mon réseau d’associations écologiques à connaître (et à faire connaître !) :
Agir pour l’environnement organise des campagnes ponctuelles en partenariat avec des associations afin de permettre aux citoyens de faire pression sur les décideurs en matière d’environnement. J’ai notamment participé à la campagne Stop le Plastok en écrivant au premier ministre, à la ministre de l’environnement et à Danone. Et ça marche, la preuve !
Terre Vivante est un centre écologique situé en Isère qui propose de découvrir comment, dans la vie quotidienne, de façon simple et pratique, il est possible d’adopter des techniques et comportements respectueux de la santé et de l’environnement. Un endroit que j’ai très envie de visiter !
– J’ai pris un tract sur le stand de la Frapna : «Tiens ! Il y a plein de formations aux métiers de l’éducation à l’environnement…»

J’ai réfléchi un peu à mon avenir :
– à ma future maison écologique, grâce aux conseils avisés de l’association Oïkos – la maison, son environnement ;
– à mon futur compte à la NEF, une société coopérative de finances solidaires, autrement dire une banque qui est fière de ne pas en être une…

J’ai assisté à deux conférences :
“Les déchets, trop c’est trop” à l’initiative de la CNIID (Commission nationale indépendante d’information sur les déchets, devenue Zero Waste) : de plus en plus de déchets de plus en plus toxiques, ce n’est pas tenable. Un appel pour la réduction à la source, bien plus urgente que le simple tri… (je reviendrai sur ce thème prochainement) ;
Pétrole apocalypse à l’initiative du candidat vert Yves Cochet : il n’a rien d’un oiseau de mauvaise augure et n’annonce pas la fin du pétrole, il annonce la fin du pétrole bon marché. Il faudra payer de plus en plus cher pour pouvoir consommer et se déplacer comme aujourd’hui… il prône dès lors une société de sobriété. Intéressant à plus d’un titre !

J’ai pris des renseignements en passant :
– J’ai pris un tract sur le site du Grand Lyon expliquant le projet Pédibus : un véritable autobus de ramassage scolaire pédestre. Pas de moteur, mais des parents accompagnateurs à tour de rôle, une ligne, des arrêts, un horaire… Tout pour se rendre à l’école et en revenir sous surveillance, sans danger et sans polluer !
– Je me suis renseigné auprès de l’association Droits des non-fumeurs (ligue contre la fumée de tabac en public) et j’ai obtenu la confirmation que j’attendais : il est bien interdit de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif. J’en ai profité pour acheter un autocollant à placer en évidence dans le coin fumeurs, installé illégalement à côté de la salle des maîtres de mon école…

Ah oui, j’ai aussi goûté à plein de très bonnes bières bio !

En guise de conclusion : une véritable mine d’idées et d’initiatives à découvrir, une foumilière incroyable peuplée de gens extraordinaires, un grand bol d’air (de celui qui aère la tête), et plein d’envies de continuer à changer vers un mode de vie plus écolo en rentrant du salon. Je reviendrai !

Salon Primevère (site officiel)