Eloge de la sieste

Le saviez-vous ? Il n’y a que des bonnes raisons de succomber en douceur et avec délice aux plaisirs de la sieste après le repas de midi.
Van Gogh - La sieste

Van Gogh – La sieste

Mercredi dernier, c’était la journée nationale du sommeil. J’avais prévu un billet, mais j’avais vraiment trop besoin de dormir pour pouvoir l’écrire… J’ai préféré attendre les circonstances favorables de ce long week-end de Pâques : une bonne nuit de sommeil pas écourtée par une sonnerie de réveil, puis une bonne sieste sur le canapé en début d’après-midi. La meilleure : celle qui vous cueille lentement après le repas, contre laquelle on ne lutte pas, à laquelle on s’abandonne totalement et dont on sort reposé, détendu, zen.

D’autant plus zen que je viens de lire deux articles consacrés à deux bouquins qui ne reconnaissent que des vertus à une sieste de qualité !

Voici une synthèse des conclusions de ces deux articles :

1 – La sieste est une nécessité biologique.

Il existe un rythme circadien (c’est à dire une demi-journée) du sommeil rendant compte de cet épisode du sommeil de jour après l’épisode principal de sommeil généralement nocturne. (…) La sieste appartient à notre patrimoine génétique ; nous sommes physiologiquement faits pour dormir l’après-midi.

2 – La sieste est bonne pour la santé.

Elle permet de diminuer les risques coronariens et augmente l’espérance de vie.

Une étude a montré que ceux qui faisaient une sieste en milieu de journée avaient 30% moins de chances de mourir d’une maladie cardio-vasculaire. La sieste permet notamment à ceux qui se lèvent tôt et travaillent beaucoup de récupérer.

3 – Une petite sieste est un excellent moyen d’améliorer sa disponibilité et sa productivité.

Gaston Lagaffe, expert en sieste qui booste la productivité

Gaston Lagaffe, expert en sieste qui booste la productivité

Une sieste de durée raisonnable et déclenchée au moment opportun permet à la fois de se vider la tête et de recharger les accus. Les micro-siestes (ou siestes “flash”, de cinq à quinze minutes maximum) peuvent également jouer ce rôle et vous permettre de restaurer de la vigilance pour redémarrer l’après-midi frais et dispo.
En revanche, si vous sombrez dans une sieste trop longue, non seulement vous aurez perdu du temps, mais en plus vous réveillerez durablement dans le pâté !…

4 – La sieste augmente la créativité.

Pendant un bref somme, images et idées géniales resurgiraient. Les idées (d’articles, de mises à jour par exemple…) viendraient non pas seulement en marchant, mais aussi en dormant !

En tout cas… tout cela renforce ma conviction (bien développée lors de mes séjours africains, où je la pratiquais parfois de façon bi-quotidienne) que la sieste est une activité saine, vertueuse et nécessaire. Au risque de passer pour un oisif, je vais commencer à sérieusement étudier l’installation d’un vrai canapé dans le coin bibliothèque de ma classe. Pour que mes élèves soient bien installés pour lire bien sûr

Pour approfondir le sujet : “Éloge de la sieste” de Bruno Comby (préface de Jacques Chirac !) & “L’art de la sieste” de Thierry Paquot.

Et puis ce petit texte qui évoque si bien les plaisirs de l’assoupissement, de l’endormissement, de l’abandon aux bras de Morphée…

Choisir son coin d’abord, renoncer à l’idée qu’ailleurs l’herbe est plus verte. S’allonger sur le gazon, bien décidé à ne plus lutter. Jouer un peu avec les aspérités, là caser sa tête, ici mettre sa jambe, tester le moelleux et s’atteler à oublier le reste.

Quand la torpeur enveloppe le corps, ne pas se raidir si jambes ou bras tressautent, accepter le prélude d’un imminent plongeon. Un abandon à soi, aux images qui remontent comme des bulles d’air du fond d’un lac, en douceur mais sûres d’éclore. Les cueillir, jouer avec. Ne réserver à l’extérieur qu’une place de lointaine clameur, toute intrusion ne pouvant qu’être effraction, un rêve en pointillé se chargera de l’adoucir.

sieste-gazonÇa y est ! Les ponts sont coupés, un pied de nez à l’impératif culpabilisateur d’être debout. Ne pas oublier le lendemain de recommencer, affirmer qu’à partir de tout de suite, on ne pique plus un roupillon, mais on se l’offre. Dormir enfin sans complexe, en plein jour, en clair, faire sa petite rêvolution. (Rémi Douat)

3 réflexions sur “Eloge de la sieste”

  1. Merci mon bon brad de tout ces arguments. Je m’en vais les tester sur mon boss qui n’est pas super sensible à ce genre de propos novateur. Je vais lui placer celui de la créativité en premier

  2. Bravo pour cet article, même lu tardivement (vue la date de publication, ma sieste a été longue !) c’est un régal

    Mon blog a pour thême le mieux être grâce à une bonne organisation. Donc bien s’organiser permet de trouver du temps pour une sieste quotidienne. A bon entendeur !