Le dictateur et le hamac

A l’heure de prendre l’avion et de voyager encore pour aller retrouver celle que j’aime, je termine la lecture du roman de Daniel Pennac, Le dictateur et le hamac. Génial. Un régal. La trajectoire de cet auteur m’inspire (être instit’ et écrivain à la fois, c’est donc possible ?!). Ses romans sont de vraies lectures plaisir (les aventures de la famille Malaussène sont incontournables).

Le dictateur et le hamac ?

Ce serait l’histoire d’un dictateur agoraphobe qui se ferait remplacer par un sosie. Ce serait l’histoire de ce sosie qui se ferait à son tour remplacer par un sosie. Mais c’est surtout l’histoire de l’auteur rêvant à cela dans son hamac.
Et c’est l’éloge du hamac : ce rectangle de temps suspendu dans le ciel.

hamac

C’est Pennac qui s’amuse, alternant le récit d’une “fable chaplinesque” avec quelques parenthèses dans les coulisses de la génèse de son roman, mêlant sa fertile imagination avec des souvenirs plus personnels. Juste un court passage pioché justement en marge du récit, autour du plaisir de voyager à deux. Un texte qui me parle, et qui me rendrait presque impatient ! Parce que prendre l’avion tout seul, ça va bien un moment…

Depuis tant d’années ce délice de voyager ensemble… D’où vient que dans un train, dans un avion, dans une voiture, sur un bateau, dans le bus, dans le métro ou dans un ascenseur, nous nous sentons entre nous plus que partout ailleurs ? Nous n’avons pas l’amour routard, pourtant ; plutôt sédentaire, même. Ce n’est pas l’excitation du voyage, ni sa durée, ni sa destination, ce n’est pas le plaisir de partir ou l’impatience d’arriver, ni la curiosité du chemin, ce ne sont même pas les pages que l’autre lit à celui qui conduit, non, c’est autre chose… Ceci, peut-être : une fois partis ensemble pour où que ce soit, notre temps commun, lui, s’immobilise tout à fait.
(Daniel Pennac, le dictateur et le hamac)

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