Le conseil général de Meurthe et Moselle organise le 19 mai prochain un jury citoyen, afin d’impliquer les habitants dans une réflexion autour de «l’arbre et la route». Un vrai sujet de débat local, notamment source de tensions entre les tenants du “sécuritaire” et ceux de l’écologie. Comment parvenir à un choix politique qui soit à la fois juste et raisonné, en tenant compte des arguments des uns et des autres ?
Plutôt que de confiner le débat aux représentants élus de l’assemblée départementale, le Conseil Général a donc convié quelques habitants à venir se positionner sur le sujet.
Ce jury citoyen a été constitué par tirage au sort, à partir d’une liste d’habitants pris au hasard dans l’annuaire (et ayant donné leur accord de principe) ou s’étant inscrits spontanément. A l’arrivée, il est donc constitué de quinze personnes volontaires, qui reçoivent un dossier technique sur le sujet afin de leur permettre d’affiner un peu leurs connaissances. Le 19 mai, ils pourront écouter différents experts sur le sujet, et débattre avec ces experts. A la fin de la journée, ils devront donner un avis. Qui sera ensuite soumis aux élus («Les conclusion du jury citoyen seront débattues par les conseillers généraux en assemblée départementale en 2006»).
Les jurys citoyens sont un mode de gouvernance participative né en Scandinavie il y a quelques années déjà (décidément, le modèle scandinave…). Personnellement, j’aime assez cette position de juré citoyen, sorte de statut intermédiaire entre électeur et élu : un regard libre complémentaire de celui des élus, un avis de non-spécialiste éclairé par des experts, la possibilité d’une vraie participation à l’action politique locale.
Il faut concevoir les jurys citoyens comme des contributions au débat démocratique, dont le contenu informé et délibératif fonde la légitimité. Ces « jurys », toujours provisoires, contribuent à informer les citoyens et leurs élus sans se substituer aux instances élues, qui conservent leur pouvoir de décision. Cette technique offre la possibilité de démontrer, la possibilité, la richesse, l’efficacité de la compétence démocratique de citoyens ordinaires mis en capacité de délibérer.
(Antoine Bévort sur le site Prospectives.org)
Développée et utilisée à bon escient, cette initiative permettrait aux citoyens de s’impliquer plus activement dans la vie de leur collectivité entre deux élections.
Quelqu’un a parlé de démocratie participative ?