Voici un joli texte reçu par mail de ma cousine… Il évoque le cheminement personnel et les errements qui l’accompagnent, la dépendance et la difficulté de s’en libérer. Il me ramène à quelques épisodes de ma propre existence, à une jolie illustration trouvée sur Twitter et à la citation suivante :
À force de frapper à coups redoublés sur la même porte, elle finit toujours par s’ouvrir. Ou alors c’est une porte voisine, qu’on n’avait pas vue, qui s’entrebâille, et c’est encore plus beau. (Michel Tournier – le Roi des Aulnes)
Il me parle surtout du long chemin de l’apprentissage sur lequel j’essaie d’engager mes élèves au quotidien, de leurs erreurs et de leur progression : ceux qui choisissent très vite le meilleur itinéraire, ceux qui savent tomber et se relever pour continuer à avancer, et ceux qu’il faut sans cesse sortir du trou…
Autobiographie en cinq actes
1. Je descends la rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je tombe dedans.
Je suis perdu… je suis désespéré.
Ce n’est pas ma faute.
Il me faut du temps pour en sortir.
2. Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je fais semblant de ne pas le voir.
Je tombe dedans à nouveau.
J’ai du mal à croire que je suis au même endroit.
Mais ce n’est pas ma faute.
Il me faut encore longtemps pour en sortir.
3. Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je le vois bien.
J’y retombe quand même… C’est devenu une habitude.
J’ai les yeux ouverts.
Je sais ou je suis.
C’est bien de ma faute.
Je ressors immédiatement.
4. Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je le contourne.
5. Je descends une autre rue…
Portia Nelson, actrice américaine (1920-2001)