Présentation de l’éditeur
L’extrême-gauche va-t-elle tuer la gauche ?
Forts des trois millions de voix qu’ils ont recueillis le 21 avril 2002, les trotskistes font un rêve : s’imposer comme la deuxième force électorale de la gauche, susciter une lourde défaite du PS, en refusant tout désistement en sa faveur ; précipiter ainsi sa crise et son déclin, pour conquérir à terme la confiance et la direction politique du peuple de gauche.
Qu’est-ce-que l’extrême-gauche française ? Quelles sont les composantes pittoresques et hétéroclites, que l’on trouve sous cette appellation ? Pourquoi des partis qui se proclament marxistes-leninistes recueillent-ils 10% des suffrages exprimés, en France, au début du XXIe siècle ?
Que proposent les partis trotskistes pour répondre aux grands défis et aux grands fléaux de notre temps ? Que propose l’extrême-gauche « mouvementiste », syndicale et associative ?
Quel est le pouvoir de nuisance de cette galaxie gauchiste dans le contexte de crise de feue la gauche plurielle ?
Le PS va-t-il vivre, dans les prochaines décennies, le même calvaire qu’a vécu la droite républicaine après la percée électorale du Front National, et qui la hante encore ?
Quelle peut être sa stratégie pour désamorcer une menace qui risque de le condamner à l’opposition pour longtemps ?
Dans une adresse à Olivier Besancenot, le personnage le plus emblématique de cette mouvance nouvelle, Henri Weber évalue les points forts et les points faibles de l’extrême-gauche française, et conclut que les seconds l’emportent sur les premiers.
Les partis trotskistes ne sont pas propriétaires des voix qu’ils ont recueillies en avril 2002, leur électorat est volatil, leur « logiciel » politique des années trente est totalement inopérant pour affronter les problèmes du XXIe siècle. Leur pouvoir de nuisance est réel, mais limité. Beaucoup dépendra à l’avenir de l’aptitude de la gauche réformiste à prendre en compte les problèmes dont les succès électoraux de Laguiller et Besancenot sont les symptômes.
Quand un sénateur socialiste, lui-même ancien révolutionnaire interpelle un jeune facteur trotskyste : le débat des deux gauches, la réformiste et la révolutionnaire, au centre de la campagne électorale du printemps 2004.
L’auteur
Henri Weber, secrétaire national du Parti socialiste, sénateur de la Seine-Maritime, directeur de la Revue socialiste, a publié au Seuil, Le parti des Patrons (1991), La gauche expliquée à mes filles (2000) et Le bel avenir de la gauche (2003).
Moi, c’que j’en dis…
Je voulais en savoir un peu plus sur Besancenot. J’ai toujours reconnu chez le militant de la LCR sa conviction et sa sincérité. De là à voter pour lui… Ce bouquin a le mérite de décrypter le message révolutionnaire, et si je conserve une certaine sympathie pour le personnage, ses idées souvent simplistes me font un peu peur et ne me convainquent pas du tout. Elles me rappellent beaucoup cette citation de Coluche :
Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme.
Le syndicalisme, c’est le contraire…
En bref, et même si je considère la parole du facteur importante dans le débat politique… je ne ferai pas mon marché chez Besancenot.