Contribution proposée par Didier suite à l’appel Faites mes Devoirs !
Cette année-là, nous partîmes à deux et nous fûmes au final quelques milliers rassemblés, par un dimanche ensoleillé, dans une prairie autour de spectacles et pour certains la tronche dans l’huile de friture. Car oui. Nous avions poussé le vice à oser faire des frites pour les visiteurs. Ce fut un succès commercial. Nous n’avons par la suite pas renouvelé l’expérience. Les cheveux gras n’ont pas d’avenir. Certains jetèrent leurs fringues.
Cette année-là, nous décidâmes de reprendre en main l’organisation d’un festival interculturel. Il battait de l’aile, et il avait besoin d’une dynamique.
Nous aimions l’idée de ce festival, que nous appelâmes Coeur de planète, parce qu’il proposait une vision du monde autour des spectacles et du partage des cultures.
Cinq continent à explorer par l’art, le spectacle, le cinéma, la bouffe. Au départ, juste une semaine à organiser. Au final, six mois pleins. Bénévoles pour la plupart.
Nous partîmes à deux ma femme et moi dans notre cuisine. Nous eûmes alors l’idée de “convoquer” deux copains pour évoquer le projet. Nous mangeâmes des kinders surprises, ce fut par la suite un des rites de l’expédition, et proposâmes de gonfler les effectifs d’une manière toute simple : chacun de nous quatre devait ramener deux autres personnes. On joua le jeu.
Nous fûmes du coup une dizaine à reprendre le flambeau. Suffisant.
Petit à petit, le projet se dessina. Un programme s’élabora. Des idées farfelues jaillirent. Le groupe s’étoffa. Nous fûmes bientôt 20, puis 30, puis 40 à “bosser” autour de ce festival. Notre élan et nos trente ans donnaient le la.
Pour faire la promo du festival, qui n’attirait pas les foules jusque là, nous êumes par exemple l’idée d’ouvrir une “Boutique du Monde”. On y organisait des expositions qui valorisaient des artistes “étrangers” qui avaient choisi de s’installer dans le coin. Un Anglais, un Portugais, un Argentin, un Hollandais. On y organisait des soirées chili con carné avec du tango. On y vendait sans prendre le moindre centime des objets avec Artisans du Monde.
Toutes les trois semaines, on organisait une animation, on y passait nos soirs, nos week-ends puisqu’en même temps, nous préparions le fameux festival, prévu pour la fin juin.
Nous eûmes aussi l’idée de faire venir des dromadaires pour distribuer des tracts.
Une nuit, nous avions décidé de peindre des centaines de cartons dénichés dans une déchetterie. Nous voulions en faire des mobiles géants pour décorer le centre ville. Nous fûmes une vingtaine dans un champ à peindre n’importe quoi n’importe comment avec un feu de bois, un type qui apprenait aux autres à cracher du feu, un autre qui expliquait comment jongler avec trois balles.
Le sandwich était devenu notre menu quotidien.
Nous riions comme baleines.
Nous inventions un monde fait de connivences, de débrouille, de sérieux et de ludique à la fois.
Nous étions fatigués, mais nous avions décidé d’assumer jusqu’au bout, malgré la pluie qui plomba nos projets extérieurs, malgré la concurrence d’animations alentour.
Cette année-là, nous créâmes une dynamique. Nous en sommes fiers.
Y’a de quoi être fiers ! Bravo ! Et merci pour le partage !
Quelle énergie ! Je ne sais pas si je pourrais, tiens… mais quand on est avec des gens sympas, ça doit aussi donner des ailes !