C’est le printemps , et il n’y a pas que les pins en fleurs et les asperges sauvages qui montrent le bout de leur nez dans la pinède à côté de chez moi..
Il est de ces animaux vaguement familiers, jamais vraiment apprivoisés ni même approchés, mais côtoyés depuis toujours. Tout jeune, sur le terrain de basket de mon enfance où mon oncle Jean enseignait les rudiments du jeu à toute une horde, j’ai d’ailleurs moi-même été un sanglier d’une espèce bien particulière :
Exigeant, d’apparence bourrue, cet entraîneur surnommait ses jeunes joueurs “les sangliers” pour illustrer leur vitalité et leur enthousiasme de jeunes mâles toujours prêts à foncer. (Yvan’s)
A la même époque, je rencontrais régulièrement un autre spécimen, qui vivait dans une grotte avec ses amis les compères (un ours, un renard et un loup)… pas très loin de la maison de Sylvain et Sylvette. Un peu sanguin celui-là, mais vraiment pas très finaud.
Les suivants ? Totalement inoffensifs et super-craintifs. Faut dire que pour un sanglier, il ne fait pas toujours bon vivre dans la forêt proche d’un petit village d’Armorique qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.
- Encore un peu plus tard, en Corse, sur les traces d’Astérix, j’ai croisé quelques sangliers domestiques… qui n’étaient en fait que des cochons sauvages (singularis porcus) ;
- Au Sénégal Oriental, d’autres cousins : les phacochères (surnommés phaco-pas-chers par les antiquaires).
Mais donc, ma première vraie rencontre avec un authentique sanglier bien de chez nous, elle date d’il y a quelques jours seulement. Je sortais de mon immeuble et je m’apprêtais à traverser la pinède à pied pour rejoindre l’école (située à deux cent mètres), comme je le fais tous les jours depuis quelques mois. J’ai eu la chance de le voir par-dessus la haie avant de m’engager. Il m’a regardé, et j’ai bien vu qu’il me craignait bien moins que son ancêtre ne redoutait Obélix… Du coup, j’ai rebroussé chemin et pour une fois, je suis passé par la route !
Au retour, une heure plus tard, il était encore là quand je suis redescendu par la pinède à pas de loup – pas complètement rassuré. Il a fini par me tourner le dos et s’est éloigné. Juste à l’entrée du chemin, il avait gratté le sol sur plusieurs mètres en creusant des cratères pas possibles à la recherche d’asperges sauvages, de truffes ou de je ne sais quoi. Depuis ce jour, je garde une vague inquiétude quand je traverse la pinède matin et soir…
Ceci étant dit, dans le genre “rencontre avec un sanglier”, impossible d’égaler celle d’Alexandre Devermont dit “Junior” dans une nouvelle d’Anna Gavalda, tirée de son recueil Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. C’était une nuit, sur une route de campagne, alors qu’il conduisait la Jaguar qu’il avait empruntée à l’insu de son père… @ pleurer de rire !
Et si jamais vous ne me croyez pas, lisez ceci :
Marseille : les sangliers rôdent aux portes de la ville !