C’était un vrai dimanche de printemps, calme et ensoleillé, dont les heures nous échappaient déjà. Le repas de midi terminé, à l’heure du café, mon père a lancé tout simplement : «On descend à la rivière ?»
La “rivière”, c’est le nom que l’on a toujours donné à la forêt située à deux pas de la maison de mon enfance, au milieu de laquelle coule un petit ruisseau, la Combe d’Allier. J’avais demandé à mes parents une balade comme celle-ci dans ma liste de cadeaux de Noël… J’ai embrayé le pas de mon père sans hésiter.
Il me racontait son enfance, me parlait de la mienne : les fameux bâtons de marche qui ont accompagné toutes mes balades de môme en forêt, avec une encoche faite au couteau, c’était du noisetier. De même que les arcs qu’il me fabriquait avec de la corde à saucisson, quand j’avais dix ans !
Je sais depuis longtemps la chance que j’ai eu de grandir dans cet endroit, en plein air, à la campagne, au contact de la nature. Le redécouvrir accompagné de la chaleureuse parole de mon père lui a donné ce jour-là un relief particulier. J’attends la prochaine fois avec impatience, et l’espoir que ma maman se joindra à nous