Deuxième rencontre avec Buffo, le personnage de scène créé par Howard Buten, et l’émotion toujours intacte d’un spectacle qui balance entre poésie et humour.
J’entre en scène et je deviens Buffo… Il n’existe que le temps du spectacle. Et il n’a qu’un seul but : faire rire. Plus je fais rire, plus je suis fier de moi. Voilà, je sers à ça sur terre depuis mon plus jeune âge : à distraire, à écrire des romans, à soigner des autistes malades. (Howard Buten)
Derrière Howard, Buffo. Après Buffo, Howard. Le psychologue Howard Buten, spécialiste de l’autisme, n’a rien d’un schizophrène. Il est pourtant indissociable de son double de scène, ce personnage décalé de clown qui jongle à l’envi avec l’humour, la poésie, le mime… pour nous faire partager ses émotions et ses émois.
C’était la seconde fois que je venais à la rencontre de Buffo, seul en scène (Je n’ai pas encore eu la chance de le voir partager l’espace avec le violoniste Pierre Amoyal dans Amoyal et Buffo). Mais Buffo n’est jamais tout à fait seul. Autour de lui, il y avait une poubelle, deux balais, un piano, une trompette, une contrebasse, un poulet, une marionnette ventriloque… tout un univers, bien à lui.
Howard Buten parle anglais et français. Buffo parle… le Buffo, un langage de borborygmes et d’intonations expressives qui n’appartiennent qu’à lui – et que tout le monde finit par comprendre. Parce que Buffo réveille notre part d’enfance, va chercher l’émotion au plus profond de nous et déclenche inévitablement un rire bref, une tristesse minuscule, un étonnement majuscule et finalement… un sourire vrai qui vous accompagne longtemps après la fin du spectacle.
La vérité que bien des gens ignorent, c’est que faire pleurer est beaucoup plus facile que faire rire. Disons-le haut et fort, les clowns sont des hommes comme les autres ! Prenez Buffo, par exemple, l’alter ego d’Howard Buten, c’est un être sensible, il a des émotions, des joies, des déceptions. Il réfléchit (beaucoup), se pose des tas de questions. Ne trouve pas toujours les réponses. À sa façon, c’est un chercheur.
Certes, il est parfois maladroit, c’est vrai. Et il lui arrive même d’en prendre plein la figure. Mais au fond, il se débrouille plutôt très bien compte tenu de tout ce qu’il doit affronter et accomplir dans le temps d’un spectacle. Quand on songe que cela fait plus de 30 ans qu’il se sort des situations les plus étranges, les plus compliquées. Et il est toujours là, le bougre. Infiniment touchant avec ses yeux étonnés, son béret enfoncé sur le crâne et son violon minuscule, qui en dépit des accidents de parcours et autres obstacles surgis inopinément parvient toujours à ses fins. Alors tout bien considéré, Buffo, c’est un athlète léger, un poète, un artiste quoi.
Pour l’anecdote, j’ai même réussi à m’enfuir du théâtre avec l’affiche du spectacle, décrochée en sortant de la salle (avec la bénédiction de l’hôtesse) juste avant un individu qui avait eu la même idée
Elle est là juste au-dessus du bureau, pour me rappeler que je ne dois plus tarder à me procurer le livre Buffo, pour compléter l’œuvre d’Howard Buten dans ma bibliothèque.
Courez voir Buffo à la première occasion, il entrera loin dans votre songe, il vous contaminera de son âme poétique, et vous remplira d’une joie durable et réconfortante !
Il a aimé aussi :
Te souviens-tu de temps où nous aussi, sous le maquillage … Tu parles si délicatement de lui que c’en est parfait !
Au premier, pardonez-moi pour mon langue francais.
J`aitait a La Roche-sur-Yon, 2002. et j`ai vu Buffo, vraiment Ami de l`humanite, d`un humour delicat et la tendresse infini. Je garde bien le souvenr. Maintenant, j`ecrit un article de cown et je Vous trouve ici au Web et sa me fait grand plaisir. Merci pour ca.
Bon chance!
Natasha de Belgrade