Entre les murs… (du film au livre)

J’ai acheté le bouquin. Je suis allé voir le film. J’ai aimé la justesse du propos et du regard. Puis j’ai lu le bouquin. J’ai aimé le double écho : celui qui venait du film et un autre plus intérieur… celui de mon propre vécu.

entre-les-murs-le-livrePrésentation de l’éditeur

Ne rien dire, ne pas s’envoler dans le commentaire, rester à la confluence du savoir et de l’ignorance, au pied du mur. Montrer comment c’est, comment ça se passe, comment ça marche, comment ça ne marche pas. Diviser les discours par des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse.

Entre les murs s’inspire de l’ordinaire tragi-comique d’un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l’état brut d’une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d’échos.

L’auteur : François Begaudeau

François Begaudeau dans le film de Bruno Cantet

François Begaudeau dans le film de Bruno Cantet

Rencontré dans la matinale sur Canal, dans un rôle de chroniqueur littérature et cinéma. Dynamique, enthousiaste, ouvert… vraiment intéressant. Et puis, j’ai toujours manifesté beaucoup de sympathie envers les enseignants-écrivains, comme l’ami Pennac

Agréablement redécouvert auteur, puis acteur de son propre rôle. Un personnage atypique, fan de littérature, de rock’n roll et de cinéma… qui gagne à être découvert.

Moi, c’que j’en dis…

Un prix France Culture pour le livre. Une palme d’or pour le film. Je n’ai pas la compétence nécessaire pour dire si ces distinctions sont méritées ou non. Mais pour une fois que l’école est mise à l’honneur et placée toute en haut de l’affiche… je savoure c’est si rare !!

Un mot s’est imposé à moi à la sortie du film : juste. Le regard est juste. Il n’est pas mièvre, il n’est pas noir, il n’est pas caricatural : il est simplement posé.

Souleymane, Esméralda, Khoumba et les autres...

Souleymane, Esméralda, Khoumba et les autres…

Les échanges entre l’enseignant et ses élèves sonnent vrais aussi. La ligne droite vers l’apprentissage n’existe pas face à un tel public : il faut savoir se laisser détourner, embarquer, se laisser parfois prendre en otage sur leur chemin pour parvenir à un objectif. Sans prendre le temps de ce détour, on avance plus vite, mais tout seul…

Finalement, c’était une bonne idée de lire le bouquin après le film : il est encore plus riche d’anecdotes piquantes, de mots libérés, d’échanges gratinés. Qui se succèdent, s’entremêlent, se répètent. Qui deviennent plus drôles, plus durs, plus forts. Et démontrent la richesse de tout ce qu’il y a à vivre entre ces murs.