Mon neveu m’a montré le cerf-volant tout neuf qu’il venait de recevoir en cadeau. Il était joli, il volait pas trop mal, mais le fil était vraiment trop court… Alors, j’ai couru fouiller dans la caverne d’Ali Marcel, mon papa à moi – qui n’a rien jeté de sa vie, parce “ça peut servir”.
Et là, incroyable : dans l’armoire capharnaüm, je retrouve en quelques secondes, à la place où je l’avais toujours vu, le cerf-volant de ma jeunesse. Pas vraiment un cerf-volant d’ailleurs à première vue : plutôt un vague sac plastique jaune et rouge, poussiéreux et tout froissé.
Faut dire que ça faisait près de 30 ans qu’il était dans son armoire ! C’était un de ces inoubliables gadgets qui ont fait la renommée de la revue pour enfants Pif Gadget. Quand j’avais dix ans (et oui, c’était dans les années 80…), j’achetais systématiquement le magazine lorsque j’étais en vacances. C’est un des petits bonheurs de mon enfance…
A mesure que le temps passe
Je mesure le temps qui passe…
(Benjamin Biolay, les cerfs-volants – Version ci-dessous en duo avec Vincent Delerm)
Ce cerf-volant “vaisseau de l’espace” accompagnait le n°802, paru en août 1984 au prix de 9 francs (merci BD oubliées). A l’intérieur de ce numéro, il y avait également un poster de deux stars de l’époque : Renaud et… Angelo Parisi (le judoka français le plus titré aux JO avant David Douillet). Et si je demandais à mon père de le retrouver ?…
Mais à ce moment-là, mon neveu ne m’écoutait plus, et le poster, il en avait rien à foutre faire : il voulait juste voir si mon cerf-volant allait voler plus haut que le sien. Alors j’ai gonflé les réacteurs, déroulé un peu de fil, et mon vaisseau s’est envolé à des dizaines de mètres de hauteur avec une incroyable facilité. Il a dépassé son homologue en quelques secondes et est devenu minuscule, sous les cris d’excitation incrédules de mon neveu. Grâce à lui, j’aurais fait un sacré voyage en amnésie ce matin-là…
Va falloir que j’envisage sérieusement ma participation à la fête du vent de Marseille.