C’est une immense victoire pour les défenseurs de la diversité culturelle. Dans ce monde globalisé, mercantile, une organisation mondiale a réussi à protéger la culture contre la pensée unique et la déferlante de productions audiovisuelles américaines.
L’UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization) a été fondée en 1946 sur les décombres de la seconde guerre mondiale pour répondre à un rêve de paix et de coopération universelles.
Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix (…) ; qu’une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des gouvernements ne saurait entraîner l’adhésion unanime, durable et sincère des peuples et que, par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la Solidarité intellectuelle et morale de l’humanité”. (Préambule de l’Acte Constitutif de l’UNESCO)
La Convention d’une trentaine d’articles stipule que “les activités, biens et services culturels (…) ne doivent pas être traités comme ayant exclusivement une valeur commerciale” et autorise les pays à prendre “les mesures qu’ils jugent appropriées» pour protéger leur patrimoine culturel.”
En clair, l’organisation joue pleinement son rôle en contribuant à promouvoir la diversité culturelle. Les américains crient au protectionnisme, là où il ne faut pourtant voir qu’une preuve d’ouverture, de largesse d’esprit et de respect des différences…
C’est effectivement une grande avancée, mais pas une victoire, étant donné que la décision de l’Unesco vient en contradiction avec un autre organisme mondial : l’OMC. Or, si les décisions tant de l’Unesco que de l’OMC ont force de “loi”, seule l’OMC peut décider d’astreintes ou de procès pour non respect des décisions.
…Mais c’est déjà ça de gagné !