Certains lanceraient plus spontanément “Rogntudju !”. Chez moi, depuis toujours, c’est le très traditionnel “putain !” qui sort en premier. Parfois, c’est nettement plus violent : “Sa mère !”. Et en montant encore un peu dans les tours, c’est un raffiné mélange des deux qui me vient : “La putain d’sa mère !”
Bon, je ne suis pas aussi grand juroniste que ne l’est le capitaine Haddock, mais j’avoue que les jurons me viennent assez spontanément dans deux cas spécifiques :
- au volant, parce que ça défoule ;
- quand je me fais mal…
Et voilà qu’un article du Monde m’apprend qu’en cas de douleur physique, Lancer un juron soulage la douleur. Dingue non ?
Qui n’a jamais lancé un juron en se coinçant le doigt ou en se cognant le coude ? Contre toute attente, ce réflexe courant bien que peu élégant semble contribuer à soulager la douleur.
Des chercheurs de l’université britannique de Keele ont constaté que le fait de répéter un juron augmentait le seuil de tolérance à la douleur de volontaires dont la main était plongée dans l’eau glacée. Cela leur permettait de maintenir cette position plus longtemps que lorsqu’ils répétaient un mot plus “neutre”.
Le fait de jurer, “phénomène linguistique presque universel”, n’entraîne donc “pas seulement une réponse émotionnelle mais aussi une réponse physique”, ce qui pourrait expliquer pourquoi cette pratique séculaire s’est développée et persiste aujourd’hui, a expliqué Richard Stephens, l’un des auteurs de cette étude publiée dans la revue scientifique Neuro Report.