Retour de vacances. Reçus en deux semaines d’absence, pas moins de 700 messages dont une petite trentaine seulement dignes d’intérêt, écrits par des personnes figurant dans mon carnet d’adresses. Le reste ? Des pourriels. Du spam. Des hoax. Des messages publicitaires en anglais, de fausses réponses à des mails jamais envoyés (souvent accompagnées de pièces jointes vérolées), deux ou trois messages urgents et bidons pour retrouver un enfant ou gagner des portables… Autant de mails “non-sollicités”, qui constituent plus de 95% du courrier électronique que je reçois actuellement !
Marre du spam !
Accro à ma boîte mail et fier de posséder une adresse on ne peut plus personnelle, me voilà contraint de l’abandonner car trop diffusée à tort et à travers, over-spammée, submergée de courrier indésirable. En créant le site il y a cinq ans, je l’avais largement diffusée sur la toile pour m’inscrire dans les moteurs de recherche et pour bénéficier de services gratuits, à une époque où le spam n’existait quasiment pas et où on ne parlait pas de logiciels aspirateurs d’e-mail. Elle figurait également sans précaution sur de nombreuses pages du site…
Depuis que les spammeurs font tourner les “aspiromails” en boucle pour récupérer sur la toile tout ce qui ressemble de près ou de loin à une adresse e-mail, le web est devenue une zone à haut risque. Mettez votre adresse dans un formulaire, inscrivez-vous sur un forum ou publiez simplement votre mail sur une page web et vous avez toutes les chances de recevoir très vite de ces mails horripilants. 90 % des internautes français déclarent recevoir du spam !
Ce fléau du nouveau siècle constitue d’ores et déjà entre 50 et 80% du trafic mondial d’e-mails. La plupart sont rédigés en anglais et proviennent des États-Unis (ce grand pays si bien développé qui crée tant de belles choses pour le monde). Je suis vraiment touché que l’on s’intéresse à ma sexualité et à mes finances, puisqu’on me propose quotidiennement des opérations de “penis enlargement“, du viagra pas cher, des crédits ou des logiciels a prix sacrifiés… mais je sature.
Malgré l’installation d’un antivirus à jour et d’un logiciel antispam relativement efficace – loin d’être infaillible, je perds un temps fou à séparer le bon grain de l’ivraie, et je n’en peux plus de cette invasion de messages inutiles, souvent bourrés de virus de surcroît. J’ai donc décidé de renoncer à mon adresse historique et de me créer une nouvelle adresse personnelle, en respectant les trois principes élémentaires (que je vous conseille de respecter en toutes circonstances) :
- Utiliser une adresse mail principale pour communiquer avec ses proches et ses contacts essentiels par messagerie électronique ;
- Ne jamais la taper ou la copier dans aucun formulaire ni sur aucun forum du web, ne jamais l’inscrire à aucune mailing liste, ne jamais la faire apparaître sur un site Internet (j’utilise désormais sur le site une adresse spéciale “webmaster” pour le courrier des visiteurs) ;
- Utiliser une adresse secondaire (ou plusieurs) pour toute diffusion sur le net, inscription à des services en ligne, des forums, des mailing lists. Celle-ci pourra être abandonnée pour une autre sans inconvénient en cas d’apparition de spam.
Grâce à un service de mon fournisseur de nom de domaine, j’ai la possibilité de recevoir le courrier provenant de ces différentes adresses dans la même boîte, en les rangeant instantanément dans des dossiers distincts. Ainsi, je peux espérer en finir – au moins temporairement – avec ces dizaines de messages stupides et nuisibles reçus quotidiennement. Et je pourrai ainsi consacrer plus de temps à répondre aux vrais messages !
Marre des hoax !!
Restent les hoax, ces canulars qui jouent sur l’émotion et/ou l’urgence, relayés à la chaîne par des internautes pressés de contribuer à la diffusion d’une information qu’ils jugent hâtivement de toute première importance. Moins nombreux que les spams, mais pas moins nocifs.
Un exemple édifiant : en novembre 2003, un mail a commencé à circuler afin de trouver un donneur compatible pour sauver la petite Noëlie, atteinte d’une leucémie. L’information initiale était bien authentique, mais la chaîne ne fut d’aucune utilité… Si la greffe a pu être effectuée, c’est grâce à un fichier mondial de donneurs, et non pas à la solidarité qui circulait de mail en mail. D’autant plus qu’il est très difficile d’interrompre une chaîne lorsqu’elle devient obsolète… L’information continue d’ailleurs de tourner, et d’être relayé de manière irresponsable par les internautes… alors que la petite Noëlie est décédée, le 1er juin 2004.
Plus récemment, c’était un appel urgent au renouvellement des permis de conduire ne comportant pas la mention “modèle des communautés Européennes”. Il s’agissait évidemment d’une grosse intox ! L’information a été démentie sur le site Service-Public.fr.
Quant à ce petit garçon perdu qui figurait dans les victimes du Tsunami du 26 décembre 2004, et dont a été prestement diffusé un avis de recherche, il va bien, merci pour lui ! Il a retrouvé sa famille dans les 48 heures. Mais des milliers d’internautes émus aux larmes par la détresse de ce regard continuent à diffuser ce hoax, et une information qui n’aura été réelle que quelques heures… (Lire l’info sur Hoaxkiller)
Alors bien sûr, on n’y croit pas vraiment, mais on transfère “au cas où”, parce qu’on ne sait jamais, et puis on se dit que ça ne coûte rien et que ça ne peut pas faire de tort… Et bien si ! “L’expérience montre que cette fausse bonne idée met le plus souvent en difficulté les personnes ou organismes cités dans le hoax par le déferlement de courriels et d’appels téléphoniques parasites qu’elle provoque, monopolisant inutilement du personnel et risquant de faire se perdre dans le nombre les courriels ou appels légitimes.”
Pour éviter de se faire piéger par les hoax, distinguer les faux mails des vrais et contribuer par une attitude responsable au rétablissement de la vérité plutôt qu’au développement de la désinformation, voici quelques notions simples :
- Première règle absolue, ne jamais transférer un message en masse à son carnet d’adresses sans vérifier l’information. Deux sites de référence pour cela : Hoaxbuster qui répertorie la plupart des hoax en circulation et Hoaxkiller, le moteur de recherche “tueur” de cyber-rumeurs.
- Bannir tout mail insistant sur le fait qu’il est très important de donner l’information à tout votre carnet d’adresses (ex : “n’oubliez pas d’avertir vos connaissances en leur envoyant une copie du message”).
- Considérer que toute information de ce type reçue par mail qui ne contient pas de lien hypertexte ou de mail de contact doit être reléguée au rang de hoax.
Si vous n’avez pas le temps de vérifier l’authenticité du mail, ne le transférez pas !!
Cela vous évitera de passer pour un benêt auprès de vos contacts étant donné qu’il y a toutes les chances que l’info soit bidon !