La misère il paraît c’est un truc terrible… La misère augmente énormément dans le monde. Tout augmente, c’est normal. C’est bizarre moi je me fous de tout ça, j’arrive pas à m’intéresser. Et y’a pire j’ai pas honte. J’ai vu dans les journaux les mecs ils disaient, ceux qui s’intéressent pas c’est des cons. Moi je suis con ! (…)
Ah chuis con… Heureusement que tout le monde fait pas comme moi. Ça s’rait un de ces bordels le monde ! D’ailleurs c’est un beau bordel… je m’demande si tout l’monde fait pas comme moi !… (Coluche)
Après le tsunami…
En France comme partout dans le monde, la mobilisation financière en faveur des victimes du tsunami a été exceptionnelle. Les ONG ont récolté plusieurs millions d’euros de dons en quelques semaines.
C’est formidable. On ne peut qu’applaudir ce bel élan de générosité, de solidarité et d’humanité qui s’est répandu dans le cœur des hommes à la suite de cette tragédie.
Je fais partie de ceux qui ont ressenti le besoin de répondre à l’urgence. Mais aussi de ceux qui sont convaincus que l’effort ne peut et ne doit pas s’arrêter là…
Je vous livre ici un petit recueil de citations et de positions qui m’ont touché et fait réfléchir, paroles lues, vues, entendues ici et là, afin de se faire une idée de ce qui attend les peuples d’Asie… et de ce qui nous attend…
La phase d’urgence est la plus dramatique, mais la deuxième, celle de la reconstruction sera plus longue…(Bernard Kouchner)
Quand les caméras seront parties et qu’il ne restera que la misère, il ne faudra rien oublier. Il ne faudra pas oublier que ce sera, pour tous ces malheureux, long et dur, douloureux, interminable.} (Philippe Labro)
Peut-être ne faut-il pas oublier aussi qu’avant le drame, la misère était déjà là, dans le quotidien d’une population vulnérable, et c’est aussi pour ça que le tsunami a fait tant de victimes… La misère existe là-bas de manière permanente. Il faudra des mois pour permettre aux populations, avec le soutien des organisations humanitaires, de retrouver un niveau de développement équivalent à ce qu’ils connaissaient. Et combien d’années avant de pouvoir parler de réduction de la pauvreté ?…
La catastrophe de l’océan Indien nous émeut en raison de son gigantisme, de sa brutalité et aussi parce que cette somme de tragédies humaines s’est produite en un jour. Mais si l’on observait, sur une année, ces pays et leurs habitants avec une curiosité semblable à celle dont nous faisons preuve actuellement, nous assisterions – au ralenti – à une catastrophe humaine d’une envergure encore plus tragique. Il suffit de savoir que, chaque année, dans les Etats du golfe de Bengale (Inde, Maldives, Sri-Lanka, Bangladesh, Birmanie, Thaïlande, Malaisie et Indonésie), plusieurs millions de personnes (surtout des enfants) meurent tout simplement parce qu’elles ne disposent pas d’eau potable et boivent de l’eau polluée. (Ignacio Ramone dans Le Monde Diplomatique, 7 janvier 2005)
Dans le grand orchestre médiatique, on n’entend soudain plus que les violons d’Asie depuis bientôt un mois. On traque les images de la vague, plus spectaculaires que n’importe quelle famine ou n’importe quel conflit ordinaire. Les caméras restent braquées sur ces images de la misère absolue, comme s’il n’existait de par le monde que des situations plus enviables.
Qui donne pour les victimes des conflits africains ?
Qui se soucie du Sida qui fait chaque mois autant de victimes que le Tsunami ?
(Une journaliste de TV5 Afrique)
Un accord de paix pour le sud du Soudan a été signé ce week-end à Nairobi, mettant fin, si tout va bien, à plus de vingt ans d’un conflit qui a fait entre 1,5 million et 2 millions de victimes. Tous ces morts n’ont pas crié. Ou, s’ils ont crié, on ne les a pas entendus. Il n’y a pas de plages dans le sud du Soudan, pas de complexes hôteliers de luxe pour touristes en quête de soleil et de mer chaude. Pas plus qu’il n’existe de cité balnéaire dans le Darfour. En moins de deux ans, la guerre y a tué 70 000 personnes, l’équivalent d’une moitié de tsunami. Et les armes n’ont pas dit leur dernier mort.
Parlons aussi des victimes du sida dans les pays pauvres. On n’imagine pas la difficulté des associations pour mobiliser des fonds, pour distribuer des trithérapies, pour aider à l’adoption d’orphelins après que la maladie a emporté leurs parents. Faut-il des campagnes de photographies-chocs, faut-il montrer encore que le sida tue, en Afrique plus encore qu’ailleurs ? Depuis 2001, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a collecté 4,8 milliards de dollars. A peu près ce que la communauté internationale a promis de donner en quelques jours aux victimes du tsunami. (Eric Fottorino dans Le Monde, 10 janvier 2005)
Prendre conscience… et agir !
Alors vous me direz, oui bien sûr, mais on ne peut pas s’occuper seul de toutes les causes de misère de ce monde-là… Il ne s’agit pas de remédier à tous les maux de la planète et de donner à tous ceux qui sont dans le besoin. Il s’agit déjà de prendre conscience que le monde est en état de catastrophe permanente, qu’il y a partout et à tout instant des urgences même lorsque les caméras ne les montrent pas.
Toi t’envoies dix francs pour les enfants du Gange
Parce que t’as vu les photos qui dérangent
T’envoies dix francs pour les enfants d’ailleurs
Parce que t’as vu les photos qui font peur
Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi… (Francis Cabrel)
L’aide d’urgence est nécessaire, évidente, incontournable. Mais l’engagement des ONG (et des états !) sur le long terme auprès des populations est primordial si l’on veut contribuer à réduire les inégalités et aider les plus défavorisés.
Envoyer quelques SMS pour la Croix Rouge, ou faire un don pour l’Asie à Médecins du Monde, c’était une initiative des plus louables dans les semaines qui ont suivi le drame. Mais les besoins restent immenses, et donner aujourd’hui pour l’Asie, pour l’Afrique, pour telle ou telle cause n’a pas moins de valeur. Les ONG œuvrent en permanence sur le terrain et ont besoin de dons ponctuels permanents ou mieux encore, de donateurs réguliers…
Si vous avez envie faire un geste (parce que l’argent est aussi le nerf de la paix…), voici quelques associations et organisations de solidarité internationale, connues et moins connues, qui œuvrent en France et ailleurs pour un monde plus juste. Si vous avez du mal à vous décider, choisissez celle qui vous semble le mieux défendre vos valeurs, vos engagements, mais ne restez pas sans rien faire !…
Sachez quand même que toutes ces organisations sont reconnues d’utilité publique et vous permettent de déduire de vos impôts de 50 jusqu’à 75% du montant de votre don !
Exemple : si vous donnez 100 euros déductibles à 75%, cela ne vous coûtera en réalité que 25 euros puisque vous pourrez déduire 75 euros de vos impôts… Mais ce sont bien 100 euros qui partiront à l’association de votre choix !
Pour un don de 40 euros, le coût réel n’est que de dix euros. Dix euros !
“Donnez plus. Attendez moins…”
Si vous avez de la nourriture dans votre frigo, des habits sur vous, un toit sur votre tête et un endroit pour dormir, vous êtes plus riche que 75% des habitants de la terre…}
- Aide et Action
Parrainer un écolier pour 20 € par mois, un acte fort qui rend pérenne le développement !
Première association française faisant appel au parrainage, pour le développement de l’éducation des enfants dans les pays du Sud(Afrique, Asie, Haïti). Sa mission est de permettre à tous les enfants parmi les plus défavorisés, d’aller à l’école primaire : scolariser et améliorer les conditions de vie, impliquer les communautés pour un développement durable.
- SOS villages d’enfants
Parrainer un village d’enfants SOS sur la base de 20 € par mois, c’est participer à la construction puis au bon fonctionnement de tout le village
Les villages d’enfants SOS accueillent des frères et sœurs orphelins, abandonnés ou dont la situation familiale perturbée nécessite un placement de longue durée. L’objectif est de redonner à ces frères et soeurs, séparés de leurs parents, le bonheur de grandir ensemble dans la chaleur et la sécurité d’une vie familiale.
- Secours Populaire Français
Faire vivre la solidarité
Association à but non lucratif, déclarée Grande cause nationale, le Secours Populaire agit en France et dans le Monde contre l’exclusion et pour la solidarité.}} En France le SPF est plus particulièrement attentif aux problèmes d’exclusion de l’enfance et des familles défavorisées. Sur l’ensemble des continents, le SPF travaille avec des partenaires locaux sur des projets de développement et de formation. Là aussi, le Secours populaire réagit à l’urgence, lors de conflits armés ou de catastrophes naturelles.
- Croix-Rouge Française
Prévenir et soulager toutes les souffrances humaines
La Croix-Rouge accompagne les plus meurtris, protège ceux et celles dont la vie a basculé, }} agit partout où la dignité est menacée ou bafouée, conformément à sa mission première : prévenir et soulager toutes les souffrances humaines. Secourisme, action sociale, missions internationales… Nos activités sont variées; toutes reposent sur la volonté d’agir de nos 60 000 bénévoles.
- Action contre la Faim
Avec 38 € vous assurez 30 jours de traitements et de soins nécessaires pour qu’un enfant retrouve un poids acceptable
Action contre la Faim intervient lors de situations d’urgence, puis aide les populations les plus vulnérables à retrouver leur autonomie alimentaire. Pour intervenir vite, partout où la faim menace, chaque jour Action contre la Faim vient au secours d’enfants qui souffrent de malnutrition grave. Les équipes d’Action contre la faim développent des programmes intégrant la nutrition, la santé, l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire.}
- Médecins du monde
30 € pour soigner 200 plaies infectées en Tchétchénie ou permettre à un enfant et à sa maman sans ressources d’être soignés à la Mission France
Médecins du Monde est une association de solidarité internationale qui a pour vocation de soigner les populations les plus vulnérables dans des situations de crises et d’exclusion partout dans le monde et en France, en suscitant l’engagement volontaire et bénévole de médecins, d’autres professionnels de la santé, ainsi que des professionnels d’autres disciplines nécessaires à ses actions.
- Handicap International
Avec 13 €, vous offrez une paire de béquilles ! Avec 55 € une prothèse et avec 80 € un fauteuil roulant !
Prévenir, réparer, accompagner et intervenir en urgence… Handicap International intervient dans une quarantaine de pays, avec environ 240 projets dans le monde.}} Des programmes pluridisciplinaires pour améliorer les conditions de vie des personnes en situation de handicap ou de vulnérabilité.
- Les Restos du Coeur
25 € c’est un repas quotidien pendant un mois
Fondés par Coluche en 1985, les Restos du Cœur sont une association loi de 1901, reconnue d’utilité publique, qui a pour but « d’aider et d’apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l’accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu’à toute l’action contre la pauvreté sous toutes ses formes. Le combat contre l’exclusion doit être une priorité de notre pays. La misère n’est pas une fatalité. C’est aussi à nous d’agir, par solidarité, pour qu’il n’existe plus de personnes démunies vivant à nos côtés.
- ATD Quart-Monde
Refuser de se résigner à la fatalité de la misère pour tout homme
“Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère,les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré.”}} ATD Quart-Monde est un mouvement international de lutte contre la misère et l’exclusion sociale : aide aux familles très défavorisées, action auprès des pouvoirs publics, des organismes et institutions pour faire entendre et respecter les droits des personnes du quart-monde…Ces actions reposent sur un projet de société et l’engagement de personnes.
- PlaNet Finance
Un don, même modeste, améliorera durablement les conditions de vie des Femmes et des Hommes qui en bénéficieront.
PlaNet FiNance est une Organisation de Solidarité Internationale dont l’objectif est de réduire la pauvreté de manière durable par le développement de la microfinance. 100% de l’argent d’un don est prêté à la Banque des Pauvres porteuse du projet, pour lui permettre de prêter à son tour de petites sommes à plusieurs personnes qui souhaitent lancer ou développer une activité. Un an après l’octroi du don, la Banque des Pauvres doit rembourser le prêt, qui sert à financer d’autres projets.