La kermesse était finie. J’avais rangé mon atelier du chamboul’tout (le traditionnel casse-boîtes). Après avoir démoli ma pyramide de conserves une ou deux fois, après s’être fait maquiller, après avoir gonflé des ballons, pêché à la ligne, joué sur les toboggans, rempli une bouteille avec un pistolet à eau et mangé une barquette de frites, Adrien, 5 ans, est rentré chez lui pendant que quelques familles restaient pour partager le couscous du soir.
Il était 19 heures, la cour de l’école maternelle était quasiment vide, mais Adrien voulait être sûr que la kermesse ne continuait pas sans lui. Alors, de son immeuble situé juste en face de l’école, il a ouvert la fenêtre de sa chambre, s’est penché pour voir s’il n’apercevait pas sa maîtresse. Et il est tombé. Du cinquième étage.
Les pompiers sont arrivés rapidement pour l’évacuer, Adrien est resté conscient, on l’entendait pleurer de la cour…
Il s’en est sorti, indemne, ou presque. Après vingt-quatre heures d’observation, le diagnostic révélait un pneumothrax (décollement du poumon de la cage thoracique) et une simple fêlure du poignet.
Sa chance ? Être tombé sur un bout de pelouse, entre deux bouches d’égout. Et avoir pensé à mettre son parachute (il avait un petit sac à dos qui semble avoir bien amorti le choc). Commentaire souvent entendu en évoquant cette histoire à l’école dans les jours suivants : «apparemment, c’était pas son jour…»