Maktub, de Paulo Coelho
Présentation de l’éditeur
Le voyageur songe à sa propre vie. Comme toute existence, elle est faite des fragments de tout ce qui lui est arrivé : les situations qu’il a vécues, des extraits de livres qu’il n’a pas oubliés, les enseignements de son maître, des histoires que lui ont contées un jour ses amis, des réflexions sur son époque et sur les rêves de sa génération… Et il s’efforce de comprendre sa propre construction spirituelle.
Maktub est un recueil d’histoires, de paraboles qui, si elles n’ont nullement la prétention de constituer un apprentissage, représentent un trésor coloré de sagesse en fragments. Ces courts textes, inspirés à l’auteur par les sources et folklores les plus divers, sont nés d’une contribution de Paulo Coelho au quotidien brésilien la Folha de São Paulo. Devant le succès rencontré par la rubrique, l’auteur a décidé de sélectionner ses textes préférés pour offrir à ses lecteurs du monde entier ce Maktub, approfondissant par le jeu d’une mosaïque son message immuable : celui de la légende personnelle et des enseignements de l’âme du monde.
Moi, c’que j’en dis…
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas replongé dans l’oeuvre de Paulo Coelho. Profondément marqué par l’Alchimiste et Le Manuel du Guerrier de la Lumière, je n’ai pas vraiment trouvé la même “lumière” dans ses autres romans, souvent trop empreints d’une certaine religiosité.
Maktub m’a encore agacé par ses multiples références à la foi et à ce Dieu miséricordieux (“Les décisions de Dieu sont mystérieuses, mais elle penchent toujours en notre faveur”. Mouais. Je connais un autre gars qui dit : “Quand tu désires quelque chose très fort et que tu fais un vœu, Dieu c’est le gars qui t’ignore…”)
A part ça, beaucoup de belles paraboles fortes et inspirantes, qui sauront plaire aux guerriers de la Lumière. En voici un exemple :
Un sorcier africain conduit son apprenti dans la forêt. En dépit de son âge, il marche avec agilité, tandis que l’apprenti glisse et tombe à tout instant. Celui-ci blasphème, se relève, crache sur le sol qui le trahit, mais continue à suivre son maître.
Après avoir longtemps marché, ils arrivent dans un lieu sacré. Sans même s’arrêter, le sorcier fait demi-tour et reprend la route en sens inverse.« Vous ne m’avez rien enseigné, aujourd’hui,} objecte l’apprenti, après une nouvelle chute.
– Je vous ai enseigné quelque chose, mais on dirait que vous n’apprenez rien, réplique le sorcier. J’essaie de vous enseigner comment on traite les erreurs de la vie.
– Et comment les traite-t-on ?
– De la façon dont vous auriez dû traiter les chutes que vous avez faites. Au lieu de maudire l’endroit où vous êtes tombé, vous auriez dû chercher ce qui vous avait fait glisser.»
Il y a donc du tri à faire dans ce recueil, mais il y a aussi du très bon à picorer…