J’avais le film dans mon disque dur depuis plusieurs années (il est sorti en 2008), mais je ne l’avais jamais visionné. Je connaissais un peu Bill Maher (au travers de quelques-unes de ses chroniques à la télé américaine), mais je n’avais jamais pris le temps de l’écouter vraiment. Et puis il y a quelques jours, en ces temps troublés de l’après-Charlie, j’ai cliqué presque instinctivement sur le nom du fichier : Religulous.
Le titre original Religulous est un mot-valise – les anglais disent portmanteau word ! – construit à partir des mots religion et ridiculous. (évidemment intraduisible mais traduit quand même en français, c’est devenu Relidicule ou Religolo…)
Dans ce documentaire, Bill Maher promène sa “mauvaise foi” et part à la rencontre de représentants de différentes communautés religieuses (du Vatican à Jérusalem, en passant par Londres ou Salt Lake City) pour les mettre face à leurs contradictions et se moquer des mythes et des croyances religieuses.
Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’y va pas avec le dos de la main morte, l’ami Bill. Subtil et toujours respectueux des individus, Bill Maher pousse ses invités dans leurs retranchements et s’oppose à tous les arguments irrationnels. Autant dire que toutes les religions sont mises à poil… Intelligent et jubilatoire !
Bande-annonce (avec sous-titres en français) :
Définitivement, Bill Maher est Charlie. Voici un extrait de ses conclusions, énoncées au terme des nombreuses rencontres qui jalonnent le film :
La religion doit mourir pour que l’humanité puisse vivre. L’heure n’est plus aux grandes décisions prises par des religieux, des irrationnels, par ceux qui gouverneraient des états-navires non avec une boussole, mais en examinant l’équivalent des entrailles d’un poulet. (…)
La foi, c’est la non-pensée élevée au rang de vertu. Il n’y a pas de quoi de se vanter ! Et ceux qui en font l’article sont des esclavagistes de l’intellect, qui maintiennent l’humanité asservie par des fantasmes et des absurdités ayant généré et justifié beaucoup d’aliénations et de destructions.
La religion est dangereuse, car elle permet à des gens qui n’ont pas toutes les réponses de croire qu’ils les ont. La plupart des gens trouvent merveilleux que quelqu’un dise : “Je suis prêt, Seigneur, à faire tout ce que vous voudrez !” Sauf que, comme aucun dieu ne nous parle, le vide est comblé par des gens souvent corrompus, incompétents, et ne servant que leur programme.(…)
La seule attitude à avoir par rapport aux grandes questions n’est pas celle d’une arrogante certitude caractéristique de la religion, mais celle du doute. Le doute est humble, et c’est ce que l’homme doit être, étant donné que l’histoire humaine n’est qu’une longue suite d’erreurs épouvantables…
Ça tombe bien, moi aussi je préfère les gens qui doutent.