Et pendant ce temps-là, Maud…

Maud Fontenoy

Maud Fontenoy

Parce que je ne crois pas que la journée de la femme soit une mesure très pertinente pour faire reculer le machisme et la misogynie, j’ai choisi de parler aujourd’hui d’un bout de femme extraordinaire pour qui ce 8 mars sera un jour très ordinaire, semblable au précédent – et au suivant. Comme la plupart des femmes de ce monde finalement…

Maud Fontenoy a 27 ans. Parrainée par Gérard d’Aboville, elle a été la première femme, en 2003, à réussir la traversée de l’Atlantique Nord à la rame et en solitaire. Un combat de quatre mois entre St-Pierre-et-Miquelon et La Corogne en Espagne. Quatre longs mois de lutte contre le vent, les courants, la solitude, l’épuisement et la peur. Elle avait notamment traversée une dépression (atmosphérique !) pendant quatre jours et avait chaviré 17 fois au cours de la même nuit…

Suivre son rêve et encore suivre son rêve
et ainsi de suite – éternellement – usque ad finem…
(Joseph Conrad)

Cette citation qui figure sur la première page de son site Internet lui colle à la peau. A peine un an s’était écoulé depuis la fin de sa première aventure que Maud était déjà repartie vers un océan près de deux fois plus vaste. Le 12 janvier dernier, elle s’est élancée à la conquête du Pacifique.

Maud Fontenoy sur Oceor dans le Pacifique

Maud Fontenoy sur Oceor dans le Pacifique

Voilà déjà 53 jours qu’elle rame. Tous les jours. Elle a déjà parcouru 5000 kilomètres (2700 milles marins pour ceux à qui ça évoque des choses !)… et il lui en reste encore 3000 pour atteindre les îles Marquises, son point d’arrivée.

Les jours se succèdent. Je me lève avec le soleil, vis au rythme de sa progression dans le ciel, et ne suis pas longue à me coucher quand lui-même, fatigué, décide de se retirer. (…) Je redouble de vigilance pour être certaine qu’il ne m’arrive pas un pépin si près du but. Enfin « si près », tout est relatif bien sûr… ça dépend de l’échelle de la carte. On me dit que j’avance vite, oui c’est sûr, mais toute seule au milieu de ce grand univers bleu, on n’avance jamais assez vite, c’est moi qui vous le dis… (Maud Fontenoy, carnet de voyage, 4 mars 2005)

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