Peut-être n’êtes-vous pas encore au courant, mais c’est déjà le Printemps ! La poésie nous tire hors de l’hiver et nous invite à devenir en ce jour des passeurs de poèmes…
Chez vous, au travail, à l’école, dans la rue, offrez un poème, échangez vos poèmes, postez un poème, glissez un poème sous la porte ceci ou cela mais donnez un poème à l’autre.
J’aime le mot “passeur” quand il évoque la transmission, le partage, le don : les passeurs de mémoire, les passeurs de culture, les passeurs d’espoir… (beaucoup moins les passeurs de vies humaines qui sévissent sur la route des clandestins en profitant de la détresse des candidats à l’immigration).
Dans ma classe, les poèmes vont fleurir sur les murs, sur les tableaux, dans les cahiers de mes élèves ! Lectures offertes, échanges de mots tendres, drôles, émouvants ou effrayants, jeux d’écriture, créations, détournements… (toute la semaine d’ailleurs).
Cette année, la poésie se décline “en rires”, avec un hommage tout particulier à Jean Tardieu. J’ai choisi de vous “passer” l’un de ses poèmes, fort à propos en ce lieu. Puisse-t-il inspirer quelques lecteurs et les inciter à ajouter leur touche sur ce blog en répondant à l’appel Faites mes devoirs !
Le petit optimiste
Dès le matin j’ai regardé
j’ai regardé par la fenêtre :
j’ai vu passer des enfants.
Une heure après c’étaient des gens.
Une heure après, des vieillards tremblants.
Comme ils vieillissent vite, pensai-je !
Et moi qui rajeunis à chaque instant !
Jean Tardieu
© Gallimard, in Monsieur, Monsieur